Tout.
Il y a de là quelques mois, je venais de quitter la France,
Les gens là bas, sont ridicules et naïfs et nos m½urs ne sont en rien identiques.
Je me sentais seul dans un pays qui n'était pas le mien. Alors j'ai voulu mettre un peu de piment à cette vie ennuyeuse. Mais s'il y a une chose à savoir, c'est qu'être ivre et conduire est peut être le meilleur moyen de ruiner sa vie et celle des autres. Surtout lorsqu'il s'agit d'un de vos proche. Effectivement, il faut être irresponsable, voir même cruel. Et se réveiller, en découvrant des visages que vous ne connaissez plus, des visages que vous avez côtoyés durant toute votre enfance, ça fait mal.
Mon enfance,
Mot si dégueulasse dans ma bouche: plein d'amertume, de colère. Très tôt on m'avait trouvé un sorte de "don", ce que je considère plutôt comme un talent voir même comme une compréhension parfaite de l'univers qui nous entoure. Juste de l'observation.
On me considérait comme un enfant capricieux étant petit, et la seule chose que je voulais devenir c'était pilote d'avion. Aujourd'hui, je ne fais rien, je suis maître de ma propre vie, et je travaille lorsque la nécessité en devient importante. Les gens dehors me paraissent trop stupides, banales, programmés pour une vie qui ne me convient pas. Travailler, dormir, manger, ramener de l'argent pour couvrir sa jolie petite famille de toutes les richesses qu'un homme ne devrait même pas avoir besoin. Ils mangent, dorment, baisent pour faire passer le temps, et posent des mots sur des choses qu'ils ne comprennent pas.
Je suis tout simplement au dessus de tout ça, au dessus de toute cette stupidité humaine. Je ne ressens même pas le besoin d'être accompagné. Et j'aurais préféré ne pas naître pour que l'on m'évite tous les mensonges que regorge notre magnifique société.
En bref, on m'a découvert une hypersensibilité à l'observation et à la déduction des attitudes humaines. Ma rapidité à comprendre les problèmes a fait que je me suis vite ennuyé à l'école. Je suis capable de comprendre les intentions de certaines personnes rien qu'en les observant, ce qu'on appel la sémiotique ici bas: l'étude des comportements et des signes chez les individus d'une société. Mais tout ça me donnait mal à la tête à l'époque. Comprenez mon geste désespéré.
Je ne reconnais plus ma mère, ni mon frère que j'ai du voir à la morgue suite à mon accident. Oui, car le passager c'était lui. Et pourtant, je ne me souviens de rien, ni même de son prénom, et l'authentification n'a été qu'un échec lorsque l'on à découvert que j'étais devenu amnésique. Chose incompréhensible qui a épargné, dieu merci, mon intelligence sur dimensionnelle et ma modestie à toute épreuve. Je n'éprouve même aucune peine. En même temps, lorsque l'on à l'impression de ne voir qu'un pauvre inconnu, on ne peut qu'éprouver de l'indifférence, ou de la surprise. Mes proches ont pleuré, et ma mère m'a giflé, mais même ça n'a rien réveillé en moi. C'était comme une personne nouvelle, avec tout les défauts réunis pour que je devienne encore plus associable que je ne l'étais déjà.
Alors j'ai définitivement tout laisser tomber, et je me suis trouver un travail comme photographe privé. Histoire de faire pleurer quelques personnes à qui je briserai la vie suite à des photos compromettantes. Les choses les plus horribles, sont malheureusement les seuls sujets qui ne font qu'alimenter nos vies: au boulot, en amour, en amitié, tout le temps.
Ce matin j'ai rencontré un type, plutôt ridicule voir ordinaire. Il voulait que je photographie ses voisins, car soit disant, ils torturaient des animaux. J'ai simplement répondu que je m'occupais pas de futileries pareilles, que c'était leur problème.
- Vous ne devez pas avoir grand ami, vous puez l'indifférence. Cracha t-il.
- Et vous, vous devriez revoir votre tenue.
J'arpentais sa chemise, mal pliée, et ses doigts usés par un métier manuel, garagiste, plombier? Un métier de pourri, dans un corps de pourri. Sa tête faisait peur à voir, des cernes jusqu'à ne plus pouvoir voir ses yeux, des lèvres aux mauvais rictus, et une peau mal lavée. Le mec devait passer sa vie à mater la télévision, et devait être terriblement seul. En pensant à ce que je venais d'observer, je faisais une assimilation quelque peu douteuse face à la personne que j'étais. Nous avions quelques points en commun, à l'exception de deux choses, je ne fais pas de travail manuel, et si je décide de n'être plus seul, je peux le faire, j'ai les moyens d'enjoliver n'importe quelle femme de la grande Bretagne, juste parce qu'elles sont folles et qu'elles aiment les hommes étranges et psychopathes alors qu'en France, elles sont bien trop méfiantes pour se faire avoir.
Suite à cet événement, je suis aller a un pub boire un whisky et pour m'acheter un paquet de cigarettes, peut être l'une des seules choses dont je ne me lasserai probablement jamais. Je suis rentré. Mon estomac me faisait atrocement mal, ça faisait bien 2 jours que je n'avais rien avalé excepté des cafés brûlants qui vous terrassent la gorge. J'ai rangé mes photos, mes documents, mon matériel et je me suis posé devant mon ordinateur pour lire des blogs d'actualités sur les sciences neurologiques. Bref, rien qui ne puisse susciter une once de curiosité chez quelqu'un d'ordinaire.
Après quelques heures de lecture, je me suis arrêté et j'ai longuement fixé le plafond, et c'est là que je me suis rendu compte que je me faisais atrocement chier comme ce n'était permis. Ces temps-ci il faut dire je me sentais bien seul. Mon frère était le portrait parfait de mon contraire, et d'après ce que j'ai pu comprendre, nous étions toujours ensemble, mais ça non plus je ne m'en souviens pas, et je n'en suis toujours pas attristé. Mais rien n'empêche le fais que la solitude m'envahit, et que mon âme va finir par se consumer par mon aigreur.
Bip bip.
Je reçois un message. Étrangement, je suis surpris.
Surpris comme je n'ai jamais été surpris : " Rejoins moi dans l'hôtel en face de chez toi. - MS "
Pourquoi surpris? Parce que MS sont les initiales de mon frère décédé quelques mois plus tôt et dont je n'ai aucun souvenir excepté celui de son corps mort, froid et blême sur une table d'autopsie. »

CommeUnTonnerre, Posté le mardi 23 septembre 2014 16:17
Merci pour les commentaires. La fiction est maintenant sur blog secret.